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Prévalence des blessures dans le surf.

  • 8 avr.
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 9 avr.


Femme surfe une grosse vague

Travailler en Gironde signifie être confronté à des patients qui pratiquent des sports nautiques, et plus particulièrement le surf. Depuis quelques années, ce sport a beaucoup évolué, avec son entrée aux Jeux de Tokyo, des figures de plus en plus radicales, des airs toujours plus hauts et surtout des athlètes plus performants que jamais.

La jeune génération l’a bien compris et deviennent des athlètes polyvalents qui mêlent préparation physique, coaching et staff médical solide ! 

Ce sport attire aussi de plus en plus de pratiquants de tout âge, qui viennent s’initier sur la côte pendant la période estivale. Enfin, entre les pros et les débutants, il y a cette catégorie de surfeurs passionnés, pour qui le surf est un état d’esprit. Ceux-là n’hésitent pas à s’engager dans de belles conditions ni à tester des rollers engagés en fin de section. 

Toute cette population court le risque de se retrouver un jour dans nos cabinets, que ce soit pour un trauma aigu ou des douleurs chroniques.


Les blessures aiguës : collisions, chutes et impacts directs


Les traumatismes directs sont les pathologies les plus courantes, en raison de planches souvent techniques et radicales.

Parmi les blessures aiguës, 38 % sont dues à une collision avec sa propre planche, contre 20 % lors d’une manœuvre et 18 % lors d’un contact avec le fond marin (K. McArthur et al., 2019). Comme évoqué en introduction, les figures évoluent constamment avec des airs de plus en plus hauts, un engagement accru sur des spots exigeants comme Pipeline, et une surpopulation croissante qui entraîne des situations fréquemment complexes à gérer. 

La zone la plus touchée reste le haut du corps : visage, tête et cou, avec une prévalence de près de 40 %. Dans cette région, les types de traumatismes sont variés, allant de la commotion cérébrale aux dermabrasions, et dans les cas les plus graves — malheureusement de plus en plus fréquents — des fractures cervicales (Hay et al., 2009).   


Les autres articulations ne sont pas épargnées, notamment les genoux et les chevilles.

En 2007, Nathanson et al. ont constaté que les blessures au genou représentaient 19 % de toutes les blessures aiguës, soit une augmentation de 10 % par rapport à une étude similaire menée par Lowdon et al. Dans ce type de blessure, on pense spécialement à John John Florence, opéré plusieurs fois des croisés, ce qui ne l’a pas empêché de remporter le Championship Tour 2024. Ramzi Boukhiam a, lui aussi, pâtit d’une opération, mais à la cheville, ce dernier s’était fait un arrachement osseux et ligamentaire à Backdoor juste avant la saison 2023.  


Les douleurs chroniques : surutilisation et défauts techniques


Les douleurs chroniques, quant à elles, sont plus fréquentes chez les surfeurs expérimentés, qui passent plus de 5 h par semaine à l’eau.

Une étude de 2013 a démontré que sur 477 surfeurs, 37 % souffraient de douleurs chroniques.


La région la plus touchée ? Les épaules. La rame étant l’activité principale en surf, les pathologies de surcharge sont fréquentes. D’autant plus qu’une bonne technique de rame implique un engagement thoracique et un maintien en extension. Un manque de mobilité en flexion d’épaule, ainsi qu’au niveau des deux charnières rachidiennes, influence la mécanique de rame et les compensations associées. 


Les lombalgies sont également parmi les douleurs les plus fréquentes, probablement en raison de l’hyperextension prolongée, d’un manque de mobilité lombaire et de hanches. Sans oublier évidement les facteurs psycho-sociaux qui entrent souvent en jeu dans cette pathologie, surtout lorsqu’elle est chronique.  


Enfin, en cabinet, vous rencontrerez aussi probablement des patients souffrant de costochondrites. Malheureusement, notre efficacité sur cette inflammation du cartilage costal reste très limitée. 


La prévention  : une nécessité


La prévention des blessures est donc une priorité dans nos cabinets pour réduire le risque, que ce soit dans ce sport ou dans d’autres. Aucune étude n’a encore évalué l’efficacité d’un programme de prévention des blessures en surf. Pourtant, en observant l’impact du programme FIFA 11+ chez les footballeurs, il est évident que nous pourrions obtenir des résultats similaires. Encourager un échauffement de quelques minutes avant chaque session est assurément la meilleure chose à faire pour préparer la tête et le corps à l’effort. 



Bon surf, bonne éducation thérapeutique et soyez créatifs !





Références 

  • Hay, C. G., Barton, G., Frossard, L., & Steel, J. (2009). Cervical spine injuries in surfing: A growing concern? Journal of Sports Science & Medicine, 8(4), 520-525. 

  • Minasian, B., & Hope, N. (2021). Surfing on the world stage: A narrative review of acute and overuse injuries and preventative measures for the competitive and recreational surfer. British Journal of Sports Medicine, 56(1), 51–60. https://doi.org/10.1136/bjsports-2021-104307 

  • Lowdon, B. J., Pateman, N. A., & Pitman, A. J. (1983). Surfboard-riding injuries. The Medical Journal of Australia, 2(12), 613-616. 

  • McArthur, K., Sari, E., & Dawson, B. (2019). The epidemiology of acute injuries in competitive surfing: A systematic review. Journal of Science and Medicine in Sport, 22(2), 235-241. 

  • Nathanson, A., Haynes, P., & Galanis, D. (2007). Surfing injuries. The American Journal of Emergency Medicine, 25(5), 583-589. 

  • FIFA Medical Assessment and Research Centre. (2013). FIFA 11+: A complete warm-up programme to reduce injuries in football. Fédération Internationale de Football Association. 


 
 
 

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